Au soleil ce matin,
mon visage se dore,
Tandis que le vent malin
balaie et transforme en or
Les nœuds lovés dans ma gorge,
pour qu’enfin se déforgent
Les blocages, la crispation,
dont je ne prêtais plus attention.

À mesure que je lâche,
que je savoure le silence et le mâche,
Je deviens argile,
prête à être fertile,
À me laisser ensemencer,
une fois totalement dénudée
Par la main de Dieu,
lorsque s’ouvrira la porte des cieux.

En attendant, je ressens l’inertie,
Le besoin de vide, de repos, d’oubli.
Alors je creuse l’espace en moi,
Libérant la colère, la peur et l’émoi,
Pour accueillir l’unique vérité,
Et peu à peu révéler
La porte d’entrée
Du temple intérieur,
Enfoui dans mes profondeurs.

C’est alors qu’une lionne s’invite,
Rugissant qu’il est temps de l’écouter.
Faut-il la protéger ?
Plutôt que chercher à être validée ?

Ma lionne, Dieu et moi,
Unifiés pour un nouveau combat,
Où le réel adversaire est cette petite voix
Qui croit devoir se soumettre aux lois
De l’ego humain, du grand séparateur.
À nous de lui montrer la voie du cœur,
De le surprendre par la puissance de l’amour,
Qui le fera chuter de sa tour,
Emporté par ce torrent disruptif
Il ne pourra plus rien tenir captif.

Osons nous abandonner à cette puissance-là,
À ce feu purificateur,
Qui remettra tout à sa juste valeur.
Longue vie au nouveau roi !
Je sais que le règne du cœur arrive,
Patience, nous étions juste partis à la dérive